L'EUROPE DES NATIONS DES SOUVERAINISTES: UN PAS DE GEANT EN ARRIERE

Le souverainisme est un mouvement ou une doctrine politique qui défend la souveraineté des nations en Europe. Le mouvement souverainiste est relativement récent. Il a été surtout lancé contre l'idée de l'Union européenne. Ce mouvement défend la souveraineté de l'État nation face à tout ce qui est supranational et donc face à l'Union Européenne. Le fondement du souverainisme c'est le principe de souveraineté de l'État et l'indépendance nationale. Le souverainisme veut reconstruire, remettre à jour le lien entre l'État et la souveraineté et c'est pourquoi on ne trouve pas dans ce mouvement de clivage politique (il y en a sur le plan sociétal). Les souverainistes estiment que l’État-nation doit rester le principal, pour ne pas dire le seul, lieu d’exercice de la souveraineté. Le terme de souveraineté s’exprime en vertu du principe selon lequel “l’État ne tient sa force que du peuple qui l’a investi et le contrôle” et qu’on ne peut dissocier l’exercice de l’autonomie démocratique de son ancrage national historique. Lors d'une conférence de presse De Gaulle s'exprimait ainsi: "La patrie est un élément humain, sentimental, alors que c'est sur des éléments d'action, d'autorité qu'on peut construire l'Europe. Quels éléments? Eh bien les Etats! Car il n'y a que les Etats qui soient à cet égard valables, légitimes et capables de réaliser. J'ai déjà dit et je répète qu'à l'heure qu'il est il ne peut y avoir d'autre Europe que celle des Etats, en dehors des mythes, des fictions, des parades."

Les souverainistes militent pour une Europe confédérale , "l'Europe des Nations", où l'autonomie politique des nations est préservée et respectée. Les Etats nations d’Europe, indépendants, coopèrent entre eux selon des accords privilégiés. Ils coopèrent entre eux là où ils gagnent à le faire de manière sectorielle et par conséquent révocable. L’Europe confédérale n’est pas un État car elle n’est pas détentrice de la souveraineté. Elle est composée d’États souverains qui ont choisi de déléguer des compétences à la confédération pour les exercer en commun tout en gardant la possibilité de révoquer cette délégation. Ainsi les relations entre les États souverains et la confédération sont régies par du droit international qui ne reconnaît que les premiers comme ses sujets directs qui, s’ils le veulent, peuvent unilatéralement sortir de la confédération sans rendre de compte à personne.

L’Europe des Nations » réduit l’Europe à un grand marché.  Elle représenterait un pas en arrière, car les pays seraient liés uniquement par des liens de coopération économique, en niant l’acquis communautaire et les soixante ans d’intégration. Cette formule met l’accent sur la grande diversité des économies, origines, traditions et cultures en Europe, et elle considère de façon positive l'entrée de nouveaux membres qui ne seraient pas obligés d’absorber immédiatement l'ensemble de l'acquis communautaire.  Enfin, l'approche ramène la conception européenne en arrière, au XIXe siècle qui a vu la prolifération des nations européennes, et au XXe siècle pendant lequel elles se sont entre-déchirées à deux reprises.

 

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